Objet du forum

[Admin]

L'ambition de ce nouveau forum est de tenter la synthèse des multiples méthodes, pratiques et réflexions issues de la philosophie de la libération que préconise le Bouddhisme, notamment mahayaniste en lien avec la méditation zazen. S'y associent les arts martiaux internes tels le Tai Chi Chuan et le Qi-Gong par la nécessaire présence au monde et à soi-même qu'ils impliquent corrélativement à ladite méditation.

Cette synthèse souhaite également intégrer les données sociales des Sociétés et des Individus tant il est patent que les conditions économiques professionnelles et politiques de répartition des richesses produites, tel que le préconise le Bouddhisme engagé, sont causes de sentiments d'injustice et de souffrance innombrables qu'il est nécessaire d'éradiquer.

[Admin]

Il semble bien que depuis quelques temps l’objectif du forum ait été mis de côté et recouvert d’échanges dont le caractère partial et partiel occulte son message initial. Il est également exact que nombre de communications hors forum sont dubitatifs sur la pertinence d’associer les pratiques bouddhistes à la solution même partielle de problèmes sociaux dont l’origine est liée au désir d’appropriation, lui-même cause essentielle de la souffrance.

Il ne nous appartient pas de prendre parti chacun étant, en conscience, libre de ses choix. Nous soumettons cependant à votre appréciation le texte d’un kusen prononcé par Maître DESHIMARU le 13 Juillet 1981 à la Gendronnière au cours d’une sesshin.

« Dans la vie de tous les jours, il n’est pas nécessaire de fuir, d’essayer d’échapper à la modernité, il faut trancher l’esprit intérieur et au contraire s’harmoniser avec le monde social. S’échapper, fuir, est chose facile, se retirer dans la montagne, par exemple, vivre dans les alpages, c’est l’esprit hinayana, c’est un état d’esprit égoïste.
Si les bonno, les désirs apparaissent, cela signifie qu’ils apparaissent chez tous les êtres sensibles. Si on vole, le vol surgit parmi les êtres sensibles ; si on souffre, c’est toute la société qui souffre et si on pratique zazen, on doit faire zazen avec tous, parmi tous, à travers tous ; c’est sauver tous les êtres sensibles. A travers zazen, c’est notre mission profonde qui se réalise et le satori est obtenu par tous les êtres sensibles, alors l’égo et le social ne sont plus séparés, ils sont en relation d’interdépendance. S’efforcer pour soi-même, rechercher le satori pour soi-même, c’est égoïste et ce n’est que « la moitié de la Voie ». En cela consiste la vraie foi en zazen pendant zazen. » - (c'est nous qui soulignons)

EIHEIKOROKU de Eihei DOGEN – Commentaires de Taisen DESHIMARU

Reste maintenant à chacun de laisser reposer, digérer, mûrir en lui ce texte et l’utiliser au mieux de ses possibilités pour l’ensemble des êtres sensibles dont la/les qualités ne peuvent être séparées d’elles-mêmes et du Cosmos tant elles manifestent l’interdépendance de l’agir et du non-agir.

C’est du moins ce que nous vous souhaitons à l’aube de cette nouvelle année.

[Sophie62]

Bonjour à tous,

Débutante dans le bouddhisme, je viens de trouver votre forum  et ce qui m'a plu le plus est la diversité d'articles et de sujets qui sont présents.
Félicitations aux intervenants pour la richesse des thèmes abordés.
Je vais les lire doucement, essayer de comprendre cette philosophie de vie que je trouve bien différente de notre mode de vie occidental.

A bientôt

[mimi46]

Tout à l'heure, j'ai rencontré une dame, elle disait que pour la nouvelle année elle se souhaitait de continuer...Sans cette date, elle n'aurait sans doute pas parlé de cette continuation.   

[Admin]

Bonsoir Sophie62. Merci et bienvenue à la suite de ton inscription sur notre forum.

Comme tu le dis toi-même, il y a fort à faire et la pluralité des thèmes abordés est et sera une ouverture sans pareil sur la richesse du bouddhisme... qu'il te restera sans aucun doute à enrichir, sans te presser. Rien, en effet, ne vaux ta propre expérience car c'est par elle que tu apprécieras ce que tu liras.

A bientôt te lire -

[shakhyam]

Il semble bien que depuis quelques temps l’objectif du forum ait été mis de côté et recouvert d’échanges dont le caractère partial et partiel occulte son message initial. Il est également exact que nombre de communications hors forum sont dubitatifs sur la pertinence d’associer les pratiques bouddhistes à la solution même partielle de problèmes sociaux dont l’origine est liée au désir d’appropriation, lui-même cause essentielle de la souffrance.

Il ne nous appartient pas de prendre parti chacun étant, en conscience, libre de ses choix. Nous soumettons cependant à votre appréciation le texte d’un kusen prononcé par Maître DESHIMARU le 13 Juillet 1981 à la Gendronnière au cours d’une sesshin.

« Dans la vie de tous les jours, il n’est pas nécessaire de fuir, d’essayer d’échapper à la modernité, il faut trancher l’esprit intérieur et au contraire s’harmoniser avec le monde social. S’échapper, fuir, est chose facile, se retirer dans la montagne, par exemple, vivre dans les alpages, c’est l’esprit hinayana, c’est un état d’esprit égoïste.
Si les bonno, les désirs apparaissent, cela signifie qu’ils apparaissent chez tous les êtres sensibles. Si on vole, le vol surgit parmi les êtres sensibles ; si on souffre, c’est toute la société qui souffre et si on pratique zazen, on doit faire zazen avec tous, parmi tous, à travers tous ; c’est sauver tous les êtres sensibles. A travers zazen, c’est notre mission profonde qui se réalise et le satori est obtenu par tous les êtres sensibles, alors l’égo et le social ne sont plus séparés, ils sont en relation d’interdépendance. S’efforcer pour soi-même, rechercher le satori pour soi-même, c’est égoïste et ce n’est que « la moitié de la Voie ». En cela consiste la vraie foi en zazen pendant zazen. » - (c'est nous qui soulignons)

EIHEIKOROKU de Eihei DOGEN – Commentaires de Taisen DESHIMARU

Reste maintenant à chacun de laisser reposer, digérer, mûrir en lui ce texte et l’utiliser au mieux de ses possibilités pour l’ensemble des êtres sensibles dont la/les qualités ne peuvent être séparées d’elles-mêmes et du Cosmos tant elles manifestent l’interdépendance de l’agir et du non-agir.

C’est du moins ce que nous vous souhaitons à l’aube de cette nouvelle année.

Shak - Voilà un rappel qui me va droit au coeur en ce qu'il souligne la différence fondamentale et fondatrice qu'il y a entre le bouddhisme hinayaniste et le mahayana. Pendant très longtemps au cours des siècles passés, l'éradication de la souffrance passait par un contrôle sévère des pulsions humaines et nombre de pratiquants s'en trouvaient satisfaits par l'obtention de ce qu'ils croyaient être délivrance alors qu'il ne s'agissait que de pacification du mental.

C'est d'ailleurs à cette époque qu'en Chine, les partisans du bouddhisme graduel et quiétiste dont la figure de proue est SHEN-HSUI, préconisaient l'identification du mental à un miroir brillant qu'il s'agissait de garder exempt de toutes souillures.

Il importe peu de savoir si concrêtement les choses se sont passées ainsi, la séparation entre les écoles du Sud et du Nord étant emblématiques d'une évolution de la pensée bouddhique où l'on va constater l'introduction de la notion d'interdépendance appliquée à l'ensemble des êtres sensibles. Il ne s'agit donc plus, comme par le passé, de contrôler ses pulsions, envies, désirs, comportements mais de considérer l'unicité de l'ensemble du monde animé et/ou inanimé et de l'aider à se libérer de l'Ego mais également des conditions matérielles dans lesquelles il vit.

C'est dans cette optique que semble se situer ce présent forum, si du moins j'en juge par l'énoncé de son objet. Nombre de voies ont déjà été proposées et ne semblent susciter que peu d'intérêt. Je le regrette néanmoins car, quelqu'en soient les modalités, zazen ne se pratique que solidairement, même si sa pratique semble s'effectuer solitairement.

Encore faut-il que chacun s'en persuade et le réalise

[mimi46]

Encore faut-il que chacun s'en persuade et le réalise

Mais pourquoi vouloir persuader chacun.
Moi je n'ai pas besoin de me persuader de quoi que ce soit, ni de persuader personne.
Je m'exprime c'est tout.
Par exemple, pour moi l'égo, ce n'est rien du tout...Il n'y a donc rien de quoi se libérer. Mais c'est ma façon d'être, de comprendre, de vivre. Je ne dis pas que chacun doit se persuader de cela ou le réaliser... Que chacun soit tout à fait libre de ne pas s'en persuader car je n'ai rien à proposer, rien à vendre...
Même zazen, je dirais que c'est bon pour moi, mais pour les autres, je ne peux pas savoir.

[shakhyam]

Interprétation erronée !

La persuasion n'est aucunement volonté de domination de qui la préconise. Elle n'est que "moyens habiles" inutile en soi et seulement pertinente si elle est en lien avec une pratique globale de compréhension et de dépassement par accès à un autre niveau de réalité non égotique ni auto-centré.

Dans l'article précédent on est loin du compte. La négation du "moi" de "l'égo" dont "il n'y a rien de quoi se libérer "est une manière de le réaffirmer en arguant d'une liberté qui tourne à vide car être libre de ne pas s'en persuader est encore et toujours se persuader d'être tout à fait libre... de ne pas se persuader et en conséquence se persuader...

Si, les uns et les autres, n'étions pas persuadés de l'intérêt de ce forum, qu'y ferions-nous depuis 3 mois ? ... si ce n'est nous persuader que nos mots "désignent" quelque chose que cependant ils ne contiennent pas.

[shakhyam]

Dans un cours de 1931, Martin HEIDEGGER interroge la pensée d'un penseur grec, PROTAGORAS (485 av.JC - 420 av.JC) contemporain du Bouddha afin de comprendre en quoi sa définition de l'Homme-mesure est encore pertinente.

Rappelons d'abord cette définition : "De toutes choses, l'homme est la mesure, des étants qu'ils sont, des non-étants qu'ils ne sont pas."

Inutile, pour l'instant, d'entrer dans de fastidieuses explications sur la dialectique étants/non-étants qui pourra faire l'objet d'un autre post. Par contre, ce qui me semble intéressant est l'affirmation de l'homme en tant que pierre angulaire de la manifestation du réel à l'instar du Bouddha qui préconise à chacun de faire de lui-même son île, son soutien, ne cherchant personne d'autre pour refuge (Mahâparinibbâna-sutta)

Encore faut-il expliquer comment cela est-il possible. Un des traducteurs d'HEIDEGGER, Jean BEAUFRET, précise que l'homme dont il s'agit n'est pas le sujet pensant porteur de la mesure qui déciderait de la vérité des choses. Il est bien plutôt celui par qui l'étant (le réel) arrive à l'éclosion de ce qui s'ouvre à l'entente, la perception et la connaissance de l'homme et par la-même est celui qui s'ouvre à la présence de l'étant (réel)

L'interdépendance bouddhique est ainsi réaffirmée. HEIDEGGER et la parole de PROTAGORAS, par des voies totalement étrangères l'une à l'autre le rappelle et précise : L'indépendance des choses là-présentes envers nous, les hommes, n'est pas entamée du fait que cette indépendance n'est possible comme telle que si les hommes existent. L'être-en-soi des choses ne devient pas seulement inexplicable mais intégralement dépourvu de sens sans l'existence de l'homme; cela ne veut pas dire que les choses mêmes soient dépendantes de l'homme (Aristote "Métaphysique - de l'essence et de la réalité et de la force)

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