Variables d'ajustement

Depuis des années les variables d'ajustement de la vie des Entreprises sont devenues les salariés eux-mêmes, non pas seulement par maintien des salaires à un niveau d'il y a 3 à 5 ans, mais tout bonnement par mépris de l'humain en tant que créateur de richesses. C'est ainsi qu'au nom de la propriété et de la liberté de circulation, on délocalise dans les pays de l'Est ou en Orient parce que la main d'oeuvre y est moins chère sans se rendre compte que cette évasion légale pénalise l'économie dans son ensemble par privation de recettes utilisables.

Ainsi, que ce soit du point de vue économique ou du point de vue humain, ce mépris de l'homme au travers des plans sociaux organisés par les directions d'entreprises est la concrétisation d'une vision étriquée reposant d'abord sur une exacerbation égoïste d'un droit absolu : la propriété qui, en l'occurence, est opposable au droit de vie des hommes et des femmes créateur de sur-valeurs par leur travail.

Il est possible de s'opposer à une telle attitude comme le démontre  les diverses interventions des hommes et femmes concernés et la création de SCOP où les décisions  collectives vont suppléer les pouvoirs économiques et financiers. Car il s'agit bien de cela. Les processus productifs étant collectifs, interdépendants et généraux, il est totalement anormal que les décisions fondamentales soient prises par quelques-uns ou un seul, entrainant le meurtre social des agents économiques pour le bénéfice des précédents.

Le mépris a encore frappé !

Depuis 2 mois 127 salariés de tous grades employés  de la société marcquoise VG Goossens à Marcq-en-Barœul occupent leur lieu de travail pour précisément sauver leur emploi. Face à l'indifférence de leur employeur Belge et des Pouvoirs Publics ils ont entrepris une action désespérée qui confine à la destruction programmée de leur outil de travail.

Deux d'entre eux ont entamé une grêve de la faim et d'autres ont installé, sur le toit, deux bouteilles de gaz prêtes à l'explosion. Curieusement, les autorités commencent à se sentir concernés. La Préfecture se souvient qu'elle est aussi là pour gérer ce genre de problématique et le vice-Président du Conseil Régional reçoit une délégation pour envisager une solution acceptable pour tous ...

L'attitude de mépris commence à se fissurer. Rappelons tout de même que les propositions de l'Entreprise via le liquidateur consistent en l'octroi d'une indemnité de licenciement de 3000 euro pour un salarié de 30 ans d'ancienneté. Il y a fort à parier que ce chiffre va passablement augmenté.

Cependant le vrai problème n'est pas là. Il est dans l'attitude générale des Pouvoirs de toute nature de faire fi de ceux qu'ils sont censés représenter (c'est le Politique) et de ceux qui valorisent le Capital investi sous forme de travail productif (c'est l'Entreprise). L'exacerbation de la volonté de puissance des dirigeants au mépris de la plus simple reconnaissance du travail accompli par les diverses catégories productives ne peut que pousser ces dernières à un réflexe de colère destructeur. C'est le cas.

La voie du juste milieu ou du milieu juste est pourtant une solution qui, resituant chacun à sa véritable place dans la chaine de production interdépendante et la possession (inéquitable pour l'instant) des valeurs créées, permettrait d'éviter ce type de situation où chacun va perdre ce à quoi pour le moment il semble tenir le plus, à commencer d'ailleurs par sa propre image façonnée par un orgueil démesuré et sans limite.

Et çà continue !

La REDOUTE, ALCATEL-LUCENT, DOUX, GAD, la moins connue TILLY-SABCO, PEUGEOT pour des "raisons indépendantes de leur volonté" annoncent des plans sociaux de restructuration ou de fermetures définitives faisant ainsi "payer" à leurs salariés la conjoncture économique que leurs dirigeants n'ont pas été capables d'anticiper, la crise financière que les uns et les autres subissent, sans compter les délocalisations que les uns décident au détriment des autres.

Dans la mesure où il apparait que le niveau final de décision est le niveau planétaire et global, il semble que les mécanismes de prévention (chômage, formation, nouvel emploi) ne sont plus adaptés parce que conçus au niveau régional, professionnel ou national. Il convient donc de réfléchir et d'anticiper les décisions et leurs répercussions sur les franges les plus fragiles de la population afin d'y apporter solution.

En outre la notion de lutte de classe ne permet plus une compréhension suffisamment fine de la situation dans la mesure où elle "sectorise" la Société entre deux groupes distincts et antagonistes en perpétuelle lutte alors que désormais le conflit a changé de dimensions, sans possibilité pour les uns de se réfugier dans un paradis "soviets" et pour les autres "fiscal" en voie d'éradication (espérons-le du moins).

Les stratégies commerciales, leurs mises en place et éventuellement leur concurrence permettent un niveau d'échange tel que les restructurations ne sont plus qu'épisodiques dans un enrichissement mondial qui, si il était dépersonnalisé, permettrait une redistribution équitable à ceux qui ont participé à son accroissement. Ils en sont désormais privés puisque l'organisation sociale dans laquelle ils vivent suppose et implique une relation professionnelle dont précisément leur licenciement les prive.

Cette dépersonnalisation n'a rien de commun avec un quelconque collectivisme tel que l'a connu le 20ème siècle. Il s'agit seulement d'un nouveau paradigme permettant de comprendre le caractère universel, relationnel, collectif de toute production et d'en tirer les conséquences afin de satisfaire les besoins premiers de chaque individu autorisant ainsi, sa propre survie et, par sa consommation, la pérennité de l'endroit où il vit.

Il va de soi qu'un changement de mentalité est nécessaire d'où la valorisation de l'Ego est exclu avec ce qui s'y rattache en termes d'appropriation, d'orgueil et de valorisation de soi dont l'expérience démontre la vanité et le caractère pernicieux.
Mais ! c'est une autre affaire ... néanmoins fondamentale.

En ces jours de Noêl et de fin d'année, il est réconfortant de constater que les plus hautes autorités spirituelles, consciemment ou pas, enfourchent les cheveaux du partage et de la réduction des inégalités sociales en s'attaquant à leurs causes idéologiques, concrêtes et pratiques.

Le Pape François ne vient-il pas de déclarer, en condamnant la dictature d'un marché "implacable" créateur d'une "culture du déchet"  : "loin de moi la proposition d'un paupérisme irresponsable, mais l'économie ne peut plus recourir à des remèdes qui sont un nouveau venin, comme lorsqu'on prétend augmenter la rentabilité en réduisant le marché du travail"

De son côté, le journaliste Marco POLITI du journal IL FATTO QUOTIDIANO précise : "qu'en réalité, sa dénonciation des inégalités croissantes révèle la résistance acharnée de ceux qui n'acceptent pas que l'économie et le système financier doivent s'adapter à des règles d'intérêt social".

Nous y voilà donc ! Le Capitalisme universel ne peut plus assumer la vie décente - et quelques fois même moins - la survie de ceux qui le font vivre et prospérer et il doit être "corrigé", dans tous les sens du terme afin de remplir les obligations que l'ordre politique devrait lui imposer.

Qu'il ne le fasse pas, c'est dans l'ordre ! du moins dans son ordre mais à l'heure de se goinfrer, ne serait-il pas temps de se hisser au niveau d'un humanisme partagé par des idéologies philosophiques et religieuses que l'on nous présentait comme antagonistes et qui, de facto, ramènent chacun à sa propre humanité et sa conscience d'être sensible ?

Le capitalisme c'est comme quelque chose d'autre ou comme différent de quelque chose, si on ne possède pas ce point de comparaison, on a du mal à se faire une idée. C'est vrai qu'il y'en a qui se goinfrent, c'est vrai aussi qu'il y'en a qui subissent cette soif des plus puissants, et c'est également vrai que certains ne se situent pas. Quand on pratique zazen, c'est un peu ce dernier cas de figure. Et l'engagement, si engagement il y'a, est celui du miroir, chacun pourra estimer son engagement propre en regardant un être assis sur son zafu, il pourra estimer son engagement en tant qu'engagement.
Il est très jouissif pour un puissant de soumettre ceux qui cherchent à le dessaisir de sa puissance, c'est d'ailleurs de là qu'il en tire le miel. Car chaque échec en ce sens de la part de ses opposants est victoire pour lui. Et, plus il aura d'ennemis, et plus il se sentira puissant. C'est à double sens bien sûr, car le pouvoir de l'opposant est d'avoir toujours un ennemi. Ce qui donne la valeur au trône, c'est la possibilité du coup d'état.
Zazen est le trône sans valeur.

La question posée ici, sur ce post ainsi d'ailleurs que sur l'ensemble du site est de sensibiliser les lecteurs aux conditions d'émergence de la souffrance telle qu'elle apparait au travers des économies particulières des Etats ou de l'Economie mondiale et, ce faisant d'y porter remède en détruisant d'une part, les alibis avancés par les financiers-maitres du monde et d'autre part, de construire des modèles susceptibles de répondre aux besoins par l'Homme définis de 4 manières : Nourriture décente, Logement décent, Education décente, Droit à la Santé.

L'énoncé de ces droits délimite déjà les critères d'appréciation de l'organisation sociale des Sociétés dans lesquelles nous vivons et génèrent, à eux seuls, les conditions de possibilité de l'exercice de la Liberté foncière constitutive de l'être humain, tant au niveau du Politique que de l'Economique.

On va très rapidement s'apercevoir que peu d'Etats répondent à la satisfaction de ces besoins dans la mesure où ils s'appuient sur un modèle d'appropriation privée de la production qui ne peut, par définition, y répondre. Alors que la fabrication de biens matériels et culturels est collective, leur utilisation demeure privée et interdit une juste répartition du fruit du travail effectué au nom de la propriété privée.

C'est la raison pour laquelle nous préconisons un changement de paradigme basé sur l'état actuel des économies et sur le projet de satisfaction des besoins humains ci-dessus mentionnés (https://taichizazen.forumactif.com/t21-revenu-de-base-inconditionnel) et (https://taichizazen.forumactif.com/t9-variables-d-ajustement) en "dépersonnalisant" les processus de création de richesse.

Il ne s'agit évidemment pas de nier conventionnellement la notion de personne souveraine mais seulement de l'insérer dans la notion globale "d'Humanité" mise à mal par les processus d'enrichissement actuels au point de prospérer sur l'exploitation outrancière de ceux qu'il est sensé rétribuer à leur juste valeur.

En tant que bouddhiste, il me semble que cette voie est praticable pour soi-même et par soi-même, ce qui va impliquer l'engagement (https://taichizazen.forumactif.com/t5-action-pour-l-engagement-engagement-pour-l-action)

Gassho

La politique qui est considération de l'individu au sein de la société, n'est pas un changement de paradigme.

La politique n'est que le décor permettant à quelques individus d'enrégimenter l'ensemble au nom de l'intérêt supposé commun dont ils sont les seuls à bénéficier.

Le changement de paradigme revient à permettre à l'ensemble de bénéficier du travail commun quelque soit le statut de chacun en considération de son appartenance à l'Humain et non en fonction de son statut social

Et cet ensemble, qui va le diriger vers cette voie. Le nouveau président du monde: Shakhyam ?

Tant qu'à déconner, j'aurai aimer Président avec une majuscule, tout comme Monde d'ailleurs !

Alors je me le fais moi-même !

Déconner ?
Ha non Shakhyam rien de plus sérieux...y compris dans ta déconnade... sérieuse déconnade ou déconnade sérieuse...telle est la question...si difficile à résoudre qu'il nous faut nous débattre pour le faire, à l'image de ces politiciens qui remplissent le monde de réglementations, tant le "ou" prolifère dans sa forme privative. En zazen, les "ou" sont abandonnés, même pas besoin d'en définir la valeur. Les "ou" chantent la société en changement...On le dit duel et on combat sa dualité duellement...Hou hou, c'est le chant du hiboux. Vive les politiciens, vive les forts et les faibles, et vive les faibles qui détrônent les forts...

La fleur est coupée,
La nuit tombe.

Votez Mimi !

L'ensemble n'est qu'une dénomination langagière en opposition/complémentarité dialectique à l'individualisation de la vie sociale qui en son nom privilégie les forts contre les faibles.

Il s'agit simplement que le balancier se calme et qu'à chaque balancement il se stabilise

Très belle image que celle du balancier...Hubert Benoît l'employait aussi.

Sinon, si je suis élue, mon programme sera très simple :

Interdiction formelle de pratiquer le zazen.

Hubert BENOIT ? ... je ne le savais pas ! je m'en félicite d'autant plus.

Par contre, mon programme sera d'une limpidité biblique :

INTERDICTION FORMELLE DE NE PAS PRATIQUER ZAZEN

shakhyam a écrit:Hubert BENOIT ? ... je ne le savais pas ! je m'en félicite d'autant plus.

Par contre, mon programme sera d'une limpidité biblique :

INTERDICTION FORMELLE DE NE PAS PRATIQUER ZAZEN

Tu fais bien de te féliciter.

Nous sommes donc deux tyrans. Sauf que toi, tu risques d'être renversé...spontanément  

Ha! Si les tyrans desserraient les cordons de la bourse, s'ils savaient laisser se poser un papillon sur leur main sans essayer de le retenir, s'ils pouvaient participer tranquillement dans leur coin à un lâcher de lanterne, s'ils laissaient s'échapper les ficelles du pouvoir !  

Et ? si ma tante en avait ......, si tous les gars du monde ......., si Paris n'avait pas la plus belle Avenue du Monde ...  si les cons volaient ....... si j'étais chef d'escadrille ....... etc etc ....... fariboles !!