La PAIX de l'EXTINCTION

Notre perception du monde est erroné dans la mesure où nous le voyons et l'utilisons au travers de notre moi alors qu'il faudrait voir notre moi à partir du monde. C'est cette inversion de perspective qui transforme les êtres humains en marionnettes et leur fait s'inventer des ombres séparées pour ensuite s'épuiser à les attraper dans un enchaînement de causes et d'effets sans fin; ainsi du bonheur recherché dans un état séparé du malheur, du Nirvana séparé du Samsara et de la vie séparée de la mort...

Au contact de la mort des autres ils s'interrogent sur la destination du mort. Où va t-il et d'où venait-il ? Combien de fois est-il né et combien de fois est-il mort ? Renaitra t-il ?

Ils s'interrogent ainsi sur leur propre sort en reproduisant la discrimination habituelle entre vie et mort et la confondent avec naissance et décès. C'est évidemment l'Ego qui pose ces questions et les réponses apportées sont autant de sources d'inquiétudes et d'interrogations car, pour reprendre la métaphore bouddhiste bien connue, la question est  posée au niveau des branchages alors que la réponse se situe au niveau des racines.

Qu'elles en sont les racines précisément ? Emportés par leurs passions les hommes, pour se rassurer, figent leurs sensations, leurs raisonnements et les théories qu'ils inspirent en oubliant que TOUS LES PHENOMENES SONT VIDES ET EPHEMERES et qu'eux-mêmes en subissent les effets. Ainsi rechercher Bouddha n'est d'aucune efficacité car comme le signale le Kongô Hannya-kyô, ce n'est pas en cherchant Bouddha qu'on le trouvera. Il sera là quand vous aurez cessé de le chercher, lorsque vous ne ferez plus qu'un avec lui.

Ainsi en abandonnant les quatre éléments et ne se saisissant de rien, on se libère des entraves du l'égo. C'est la pensée hishiryô au-delà de la pensée, la pensée absolue, la compréhension de la sagesse suprême au-delà des mots par renoncement à la pression du monde  et l'ouverture du coeur, soit l'acceptation de son Unicité foncière.

C'est la Paix de l'extinction.

bonjour shakhyam tu dis
" Ainsi en abandonnant les quatre éléments et ne se saisissant de rien, on se libère des entraves du l'égo. C'est la pensée hishiryô au-delà de la pensée, la pensée absolue, la compréhension de la sagesse suprême au-delà des mots par renoncement à la pression du monde  et l'ouverture du coeur, soit l'acceptation de son Unicité foncière."
mais dans nos societe occidentale , l homme ne fait il pas le contraire en s enfermant dans un materialisme a outrance en oubliant d ou il vient ????

Bonjour,

Ta remarque est totalement judicieuse. La difficulté, pour les occidentaux, réside dans leur croyance en une cause première alors que jamais il ne la constate, hormi eux-mêmes.

Comment le pourraient-il d'ailleurs dans la mesure où, en tant que phénomènes, ils sont également vides et éphémères mais néanmoins passage obligé pour que se révèle le monde comme explicité dans l'article suivant : https://taichizazen.forumactif.com/t53-l-homme-createur-et-ou-passage

Il va de soi que la méprise est à son comble si l'on croit en la réalité des quatre éléments mentionnés (en fait ils sont six : eau, feu, terre, bois, métal, mental) en tant qu'ils seraient constitutifs du monde) - Pas plus que l'individu lui-même, nécessaire au dévoilement du monde, ils n'ont de réalité intrinsèque et ne sont que des étapes dans une connaissance de soi qui jamais ne débouche sur un principe connaissant.

C'est justement la paix de l'extinction. Il y a connaissance sans pour autant qu'il y ait un sujet connaissant. L'Univers et l'ensemble des noms et formes sont un flux indifférencié qui s'entremêlent sans finalité, ni origine et chaque but particulier est un "moyen habile" si on s'en échappe, une "prison" si on s'y accroche.

Gassho